Couple et Parents : Comment garder le cap au milieu du chaos ?

Bonjour à toutes et à tous,

Aujourd'hui, j'avais envie d'aborder un sujet qui est tellement important, mais dont on parle finalement assez peu : comment fait-on pour rester un couple quand on devient une équipe de parents ?

Entre les jouet de Milo (bientôt 5 ans) qui traînent, les nuits hachées de Jonas (9 mois), le rythme de la garde alternée pour le fils de Nico (10 ans), les deux grandes filles de Nico qui ne vivent plus à la maison mais qui font partie de notre vie évidemment, mon travail d'auto-entrepreneuse à la maison et les gardes de 12h de mon conjoint, infirmier aux urgences... notre quotidien est un tourbillon. Un joyeux chaos, la plupart du temps, mais un chaos quand même !

On passe du statut d'amoureux à celui de co-gestionnaires de la "PME familiale" ah ah. Les "comment s'est passée ta journée ?" sont parfois remplacés par "as-tu pensé à racheter des couches et du PQ ?". Si ce sentiment vous est familier, alors cet article est pour vous. Loin de moi l'idée de donner des leçons, je veux simplement vous dire ce qui, chez nous, nous aide à garder le cap.

1. Accepter nos réalités : L'infirmier aux urgences et l'entrepreneuse à la maison

Le premier défi, chez nous, c'est notre rythme différent. Quand il rentre d'une garde de nuit, ma journée de travail (et de maman) commence. Ce n'est pas toujours possible de partager un film le soir ni de mettre en place une routine pour partager toutes les tâches car notre emploi du temps ne le permet pas. En revanche, ça ne veut pas dire qu'on ne se voit jamais ou que l'un fait tout à la maison pendant que l'autre ne fait rien. Voici quelques points qui aident :

• Des "points relais" express : Je mets un point d'honneur à toujours dire à Nico si la journée de Milo s'est bien passée à l'école, les péripéties de la journée, les colères éventuelles, ... Bref, ce que je juge important qu'il sache en tant que père. Mais je lui demande toujours comment s'est passée sa journée de travail car ça me semble essentiel de rester à l'écoute et de représenter une oreille attentive pour lui, en tant que partenaire de vie (d'autant que son métier n'est pas facile). Enfin, quand Nico rentre de nuit, il prend régulièrement le petit déjeuner avec nous ou au moins, un café avec moi. Quand il rentre d'une journée, nous partageons le repas du soir et la soirée évidemment. D'un côté ou de l'autre, on arrive à se voir chaque jour et à trouver au moins un moment de partage.

• Respecter le monde de l'autre : J'ai appris à ne pas lui demander de gérer une crise de Milo dès la porte passée, et il a compris que "travailler à la maison" ne signifie pas être disponible H24. On essaie de protéger les bulles de décompression de chacun. C'est un équilibre fragile, mais essentiel. À côté de son travail, Nico chante dans deux groupes. Il répète régulièrement, joue en concert plusieurs fois par an, parfois loin de Boulogne-sur-Mer donc même si ça me demande de l'organisation, je ne l'empêche jamais de vivre sa passion car ça le rend capable de supporter les aléas du travail et du quotidien, de s'évader, d'être de bonne humeur et épanouie. De mon côté, je vais à Lille régulièrement pour passer du temps avec mon amie Émilie (pas assez à mon goût mais Jonas est encore petit), j'anime mon blog et mes réseaux sociaux, je vais boire un verre avec des amis... nous avons tous les deux nos passions et activités personnelles qui permettent de décompresser.

• Trouver un relai autre que Nico : Dans mon cas, mes horaires ne sont pas fixes mais ils sont flexibles. Si besoin, je peux travailler le soir quand les enfants sont couchés, le weekend pendant une sieste... mais j'ai tout de même besoin d'être là en semaine pour échanger par téléphone avec mes collègues à des heures communes. Quand c'est un mercredi, qu'il n'y a pas école et que Nico bosse (ou dort pour récupérer de sa nuit), je peux compter sur ma maman et nous avons bloqué des jours fixes en fonction de notre emploi du temps à toutes les deux, pour qu'elle vienne garder les garçons à la maison. Si Nico ne bosse pas/ne dort pas à ce moment-là, il prend du temps pour lui. Pour moi, c'est important de ne pas toujours devoir compter sur la même personne, je sais que je peux consacrer pleinement ce temps à mes RDV de boulot et ma mère est contente de venir garder les garçons, tout le monde s'y retrouver !

2. Redéfinir le "temps pour nous" : Des micro-moments aux grands projets

Avec trois enfants et nos emplois du temps, un dîner en tête-à-tête improvisé n'est pas toujours faisable. Alors, on a appris à chérir les "micro-moments". Un café bu ensemble pendant 10 minutes en rentrant d'une nuit, se raconter notre journée quand on se couche le soir ou partager un film/une série, et je mets un point d'honneur à ce que l'on fasse les courses ensemble le plus souvent possible...  De plus, ma maman étant en retraite, elle sait se rendre disponible pour garder les garçons lorsque nous devons aller à l'anniversaire d'un ami. On a arrêté de mettre la pression sur des grands rendez-vous pour savourer les petites parenthèses, du moins pour l'instant. Et avec un bébé, je privilégie les soirées à la maison pour à la fois garder notre confort et le rythme de Jonas, sans nous priver d'une vie sociale.

Mais on a aussi compris qu'il fallait un cap, un horizon. C'est là qu'intervient notre projet de couple : partir à New York tous les deux au printemps prochain !

3. Notre bulle d'oxygène : New York en amoureux

Depuis près de 20 ans, je rêve d'aller à New-York. Je savais que Nico en avait très envie aussi et ses 50 ans étaient une bonne occasion pour organiser ce voyage. La décision de laisser les enfants pour partir une semaine n'a pas été simple (surtout qu'à l'heure où je vous écris, Jonas est encore allaité) mais nous l'avons pensé comme un investissement dans notre couple. Pas un abandon des enfants, mais une nécessité pour recharger nos batteries et nous retrouver en tant qu'hommes et femmes, pas seulement en tant que parents.

Ce voyage, c'est notre projet commun, notre bouffée d'air. En parler, le préparer, c'est déjà s'évader un peu. C'est se rappeler qu'avant d'être "papa" et "maman", nous sommes un couple qui aime voyager, découvrir, et simplement être à deux. On ne s'ennuie jamais ensemble quand on ne fait rien de spécial donc savoir qu'on va se retrouver à NYC lui et moi, vous n'imaginez pas comme cette perspective nous plaît !

4. La famille recomposée : Trouver l'équilibre à 5

Notre dynamique est aussi celle d'une famille recomposée. L'arrivée de Jonas a de nouveau changé les équilibres. Pour que notre couple reste le socle, il est essentiel que chacun ait sa place.

• Du temps dédié pour chaque enfant : On essaie, même si ce n'est pas simple, de s'accorder des moments privilégiés avec chacun des enfants mais aussi ensemble évidemment. On fait comprendre que tout le monde a sa place.

• L'unité parentale : Sur les règles et l'éducation, on se parle beaucoup pour être sur la même longueur d'onde. Être une équipe solide face aux enfants, c'est ce qui protège aussi notre relation. Ça n'a pas toujours été évident et il a fallu faire des ajustements mais nous y travaillons tous les deux, encore maintenant !

Garder le cap, pour nous, ce n'est pas une navigation parfaite sur une mer d'huile. C'est plutôt apprendre à tenir la barre ensemble au milieu de la tempête, en se rappelant pourquoi on a embarqué sur ce bateau. C'est un mélange de lâcher-prise, de communication, de petits riens et de grands projets un peu fous comme ce voyage à New York (oui pour moi, c'est un projet fou). C'est un travail quotidien, imparfait, mais qui en vaut tellement la peine. Honnêtement, nous avons connu des crises et il y en aura peut-être d'autres mais avec le temps, je trouve que nous sommes bien plus soudés et que le fait d'avoir des enfants tous les deux a renforcé nos liens (même si parfois, on a envie de les abandonner sur l'autoroute parce qu'ils sont aussi pénibles ah ah).

Et vous, quelles sont vos astuces pour nourrir votre couple au milieu de la tornade parentale ? Est-ce que vous aussi, vous rêvez d'une escapade à deux ? Racontez-moi tout !

Manon