Covid-19 / Journal de confinement - jour #1


C'est bien la première fois que je vis une situation aussi étrange. Etre obligée de rester confiner chez soi pendant plusieurs semaines, ce n'est pas quelque chose d'habituel.
Quand on n'est pas obligé d'aller travailler, c'est pas forcément un problème, on ne va se mentir. Qui plus est quand c'est choisi et prévu, ça s'appelle des vacances par exemple (parfois, en moins rigolo, c'est un arrêt maladie ou le chômage aussi).
En revanche, quand on ne peut pas en profiter pour aller au resto, au bistrot, chez des amis, à la communion de sa cousine pour finir bourrée avec sa famille en chantant les lacs du Connemara, c'est beaucoup moins drôle.

Depuis aujourd'hui midi, on est obligé pour la sécurité de tous, de rester au maximum chez soi.
Je fais partie de ceux qui vont peut-être devoir aller travailler cette semaine mais la décision est en cours... Toujours est-il que depuis quelques jours, ce week-end pour être exacte, on commence à mesurer l'ampleur de la situation. Deux semaines avant, on se disait entre amis que c'était un coup de com' de l'état, histoire de passer la réforme des retraites au silence et d'empêcher les manif. Vraiment, on se disait ça.
Et puis, finalement, avec la situation en Italie où des gens meurent à l'hôpital car il n'y a pas assez de soignants pour s'occuper d'eux, on voit les choses très différemment.

Même si j'ai toujours eu un côté "balek on profite les gars !", je n'ai jamais été inconsciente et égoïste. J'ai donc sagement écouté le Président quand il nous a demandé de rester à la maison et comme beaucoup d'entre nous, je me suis dit que c'était une occasion pour faire toutes les choses que je n'avais jamais le temps de faire chez moi. Et si ça peut vous inspirer, je me suis mise pour objectif de publier le résumé chaque jour sur le blog.
Je préviens tout de suite, ce ne sera pas toujours très intéressant hein... Mais au moins, ça me donne un objectif, tout simplement.


Mardi 17 mars 2020

C'est le fils de Nico qui nous a réveillés ce matin, il devait être 8h maximum.
Je suis restée un peu au lit quand Nico et lui sont descendus, je savais que je ne travaillais pas aujourd'hui donc j'ai vu le potentielle de la grasse matinée pointer le bout de son nez. 
Rapidement quand même, je n'ai plus eu envie d'être seule et je les ai rejoints pour le petit déj, avant de retourner au lit avec un café pour appeler ma mère (vous aussi vous voulez votre mère dans ces cas-là ?). 
Même si l'ambiance était bizarre suite au sms envoyé pour le gouvernement (celui où il parle "d'attestation pour sortir de chez soi", et de "lutter contre la propagation du virus"), on avait plutôt le moral et la blague facile car il faisait beau et pour l'instant, nos proches n'ont rien (je pense que ces deux éléments nous aident clairement à garder la pêche).

Après avoir appelée ma mère, je me saque du lit, j'enfile un jogging et j'attaque un gros ménage au dernier étage de la maison. Je range tout, je fais les poussières, j'aspire, je désinfecte les chiottes, je nettoie les escaliers, ... Au moins ce sera fait et si on claque, on claquera dans une maison propre et l'honneur sera sauf ah ah (pardon). En réalité, c'est surtout parce que je n'avais pas eu le temps de m'occuper de ça ce week-end. Le ménage est parfois une corvée mais c'est aussi un moyen de penser à autre chose. Quand tu as "Femme" de Jean-Luc Lahaye dans la tête, c'est un peu plus pénible que d'habitude mais bon, on s'y fait... 

Depuis hier soir, après le discours du Président, je me demande comment vont faire les gens qui ont une relation extra-conjugale pour supporter leur épous(e) toute la journée pendant des semaines, ou comment ils vont réussir à sortir en douce pour rejoindre l'amant/la maîtresse avec une excuse valable, sans se faire arrêter par les flics ou se refiler le Coronavirus au passage.
J'ai aussi une pensée émue pour toutes les personnes qui vont malheureusement casser leur téléphone ou leurs lunettes de vue pendant le confinement : bon courage pour trouver un réparateur ouverte et un opticien en fonction.
Finalement, je conclus en me disant qu'ils sont sûrement moins à plaindre que tous ces toxicomanes en manque d'héroïne et dont le dealer a été dévalisé.

Sur les coups de 11h/11h30, les mecs filent à la douche, j'en profite pour faire un masque, ce qui ne m'était pas arrivé depuis des semaines (ou même des mois je crois) et j'envoie quelques conneries par texto à mes collègues, histoire de passer le temps et de prendre un peu de nouvelles (l'un d'eux travaille, en plus c'est son anniversaire, sale journée en perspectives).

Je pars me doucher et m'habiller. 
C'est marrant car tous les jours, je galère à trouver quoi me mettre et là, je n'ai pas eu ce problème. Pourtant, je ne me suis pas contentée d'enfiler un jogging (se référer aux photos ci-dessus) et je me trouve plutôt "bien", même si je n'ai fait aucun effort concernant les chaussures et que j'aurais passé la journée en tongues. Je pense que je n'ai pas eu à prendre en compte le fameux "regard des autres".

J'appelle ma grand-mère pour prendre de ses nouvelles et savoir si elle n'a pas besoin de courses, elle va bien, elle prévoit d'aller jardiner cet après-midi. Je raccroche car on passe à table.
Je descends manger avec Nico et ses enfants, on se régale, on se parle comme d'habitude, il me dit qu'il en a quand même eu pour 130 balles de courses car il ne restait que des produits de marques et plus grand chose en rayon, je me dis que tant qu'on n'a que ça comme problème... Il me répond "en plus, on ne va pas aller au resto et au bistrot pendant un moment donc ça devrait largement compenser" : c'est totalement vrai (salut les piches !)

Je remonte me maquiller, je suis énervée, excitée, je ne sais pas pourquoi. Une autre chanson me vient en tête, beaucoup mieux cette fois : "We Can Work It Out" des Beatles (marrant hein ?). Je mets l'album, ça faisait longtemps. Je chiale sur "Yesterday", comme toujours, donc je la zappe.

J'envoie des conneries par textos et sur Facebook aux copains, ça me fait rire et c'est drôle de voir qu'on est tous dans la même situation aujourd'hui. C'est tellement rare...  Même en vivant à des kilomètres, on a quasiment la même journée mais une chose ne change pas sur Facebook : il y a toujours autant de personnes qui nous trouvent quelque chose de naze à raconter.

Je décide de faire des photos pour l'article, tant qu'il fait encore du soleil dans la chambre.
15h pétantes, j'appelle ma copine Dorothée. On rigole toujours, ça ça ne change pas et d'ailleurs, on passe 1h au téléphone. J'en ai l'oreille qui chauffe et je dois même démaquiller mon téléphone après mais ça valait le coup, ça vaut toujours le coup avec elle ♥ (et dire qu'on n'est pas là d'aller boire un coup...).

A un moment, j'entreprends de laver mon Velux. Je me rends compte en le faisant que c'est la première fois et que c'est un vrai bordel. Sérieusement, on nettoie comment le carreau extérieur d'un Velux ? Je finis par laisser tomber et je me dis "on verra demain" (pour une fois, c'est une parole sensée et il ne faut surtout pas que je fasse tout le même jours).

Je m'attelle à une tâche que je connais mieux : la retouche photo. Ça va vite car je n'ai que ces deux photos à retoucher. 
Nico monte me voir, il se met à la fenêtre et me dit dans un soupir de désespoir "Ppopopooo on s'fait chier hein ?" Et je rigole, en lui disant que ça va encore, mais que ça viendra peut-être...

Pour le moment, je ne me suis pas ennuyée et la journée est passée plutôt vite, sans même regarder de film ou de série. Je sais que ce ne sera pas tous les jours comme ça.
J'angoisse pas, pas pour l'instant.
Mais quand même, si quelqu'un savait où trouver de la weed... (humour Jean-Pierre)

Je vous souhaite un bon courage à tous.
Je vais sûrement descendre aider Nico à faire à manger, ou repasser sa chemise noire qui pendouille au fameux Velux (ça tombe bien, ce sera sûrement plus pratique pour le nettoyer).
Malgré tout, bonne soirée à vous et restez chez vous, il y a des tas de choses à faire ♥ (ou pas, mais c'est pas grave)...

Manon

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