Récit de mon allaitement


Aujourd'hui, je publie un article un peu particulier qui retrace mon parcours concernant l'allaitement. Comme pour beaucoup d'entre vous si vous avez allaité, l'allaitement a été une aventure très enrichissante, avec son lot de rebondissements, de découvertes et de questionnements. Naturellement, j'avais envie de vous en parler car ça m'a appris beaucoup et surtout, Internet m'a vraiment aidée pour aller de l'avant et me sentir mieux. Même si j'avais une sage-femme en or massif (merci Lydie) et qui s'y connaissait parfaitement en allaitement, je n'ai été suivie que jusqu'en juin pour ma rééducation (aux 4 mois de Milo) et après, les seuls professionnels auxquels je pouvais poser mes questions, c'était la pédiatre de Milo et notre médecin traitant. Et même s'ils sont d'excellents professionnels, je n'avais pas toujours l'impression qu'ils avaient le temps de m'écouter sur ce sujet (ce qui n'est pas un reproche, je précise)... 


Petite parenthèse : cet article parle d'allaitement mais je ne juge en aucun cas les femmes qui ne veulent pas ou ne peuvent pas allaiter. Chacun fait comme il veut/peut, je veux juste vous parler de mon expérience car certains points vous seront peut-être utiles. 


Je vous souhaite une bonne lecture et comme d'habitude, je suis disponible pour répondre à vos questions en privé ou en commentaires ♥


L'allaitement : la mise en route

Je me rappellerai toujours la première fois que Milo a tété : c'était à sa naissance, juste après qu'il soit arrivé. On appelle ça "la tétée d'accueil" ou "la tétée de bienvenue". Tout le monde ne veut pas la faire mais généralement, c'est pratiqué par la majeure partie des mères, même celles qui ne souhaitent pas allaiter ensuite. 

Avant cela, je m'étais dit une chose : je voulais essayer l'allaitement et si ça ne marchait pas, je ne voulais pas me mettre la pression. 

Je crois que c'est justement parce que j'ai suivi ce principe que tout a plutôt bien fonctionné pendant plus de 10 mois (mais encore une fois, il y a eu des erreurs de parcours et tout ne dépend pas que de moi). Mon premier conseil, ce serait justement de ne pas trop se prendre la tête mais aussi de savoir s'écouter, écouter votre bébé et oser demander de l'aide et des conseils aux bonnes personnes. Ici, j'appelle ça "les personnes ressources". Ce sont des gens qui ne vous jugeront pas car ils sont neutres (professionnels de santé bienveillants) et/ou qu'ils vous veulent du bien (votre mère, votre mec, votre sœur,...). 

Comme je vous le disais, Milo a tout de suite trouvé le chemin pour téter le jour de son arrivée. Ensuite, ça a été une autre paire de manches ! 

Il tétait deux secondes à peine et se détournait de mon sein en pleurant, je me sentais nulle et impuissante (rien que ça). En réalité, je n'avais pas encore de lait et il fallait attendre que ça monte 😉 Quand je le voyais dévorer les biberons de complément qu'on lui donnait à la maternité, ça me rassurait autant que ça me faisait culpabiliser... Mais ces biberons de compléments auront eu une grande utilité (en plus de le nourrir avant que mon lait n'arrive), c'est que Milo savait ce qu'était un biberon et il n'en a jamais refusé un quand je tirais mon lait ou quand nous sommes passés au lait maternisé dernièrement.

J'ai demandé de l'aide aux soignants de la maternité : d'abord à la conseillère en lactation (ça n'a rien donné), puis à l'infirmière puéricultrice (idem), à une sage-femme (idem) et un jour, une aide soignante a pris mon fils, me l'a collé au sein, lui a ouvert la bouche en penchant sa tête et hop ! Il s'est mis à téter plus longtemps. Elle m'a aussi aidée à trouver les bonnes positions pour l'allaiter confortablement (merci Sylvie). Il n'empêche que ce n'était pas gagné car il avait toujours besoin d'aide ou d'assistance mais pas de ma part (moi j'étais perdue et je ne savais pas quoi faire pour l'aider). Je continuais à tirer mon lait mais rien (ou très peu) ne sortait. Je me rappelle d'une nuit où Milo a tété pendant des heures et ça, sans qu'aucune goutte ne sorte. Je crois je n'ai pas eu de lait avant 3 jours minimum...

Pour tout vous avouer, ce n'était vraiment pas gagné les premiers jours à la maternité. Heureusement, j'ai été hyper bien entourée (ma belle-sœur Amélie m'avait appelée pour me rassurer et ça, ça m'avait fait énormément de bien ❤️) et j'ai finalement reçu de l'aide de l'aide-soignante (Sylvie) et LE bon conseil de la part de Sandy. Tout ça associé à l'envie d'essayer VRAIMENT l'allaitement, ça a permis de démarrer quelque chose...


L'histoire des bouts de seins


Sandy, c'est notre copine qui travaille au bloc obstétrical et que j'avais vue le jour de mon accouchement. Elle est revenue le jour d'après pour m'apporter des croissants et pour me dire d'essayer les bouts de seins en silicone. Personne ne m'en avait parlé et évidemment, avant de me retrouver maman et allaitante, je n'avais jamais entendu parler de ça... J'en ai demandé aux infirmières et elles m'en ont apporté. Ça a clairement aidé Milo à bien téter et là, c'était parti, pour de vrai ! Non seulement, je commençais à produire du lait mais en plus, ça permettait à Milo de rester au sein et de bien boire (pour pouvoir prendre du poids correctement).

Les avis sont mitigés sur les bouts de sein en silicone. La plupart du temps, c'est un accessoire qu'on utilise en cas de crevasses & autres douleurs aux seins lorsqu'on allaite. Sauf que les bouts de seins en silicone ne sont pas seulement faits pour le confort de la mère, mais aussi pour celui de l'enfant. 

Ma sage-femme me conseillait souvent de faire sans, m'expliquant qu'il était préférable d'avoir un contact "peau à peau" et pas "peau à silicone". J'étais forcément d'accord avec elle mais j'avais beau essayer, Milo n'arrivait pas à téter sans les bouts de seins. J'en ai discuté avec une amie qui avait eu la même expérience avec sa fille, j'ai lu énormément de témoignages sur Internet et là, j'ai arrêté de me prendre la tête là-dessus car ma vraie préoccupation, c'était que mon fils mange bien, tout simplement. Et puis, très sincèrement, je préférais que mon fils boive mon lait à l'aide de bouts de sein plutôt que de ne pas boire mon lait.

Lorsqu'il avait tout juste 3 mois, nous sommes allés en Guadeloupe avec Milo et vous savez quoi ? Dès que nous avons posé le pied là-bas, il a totalement arrêté de boire avec les bouts de seins ! Je n'ai aucune explication logique et rationnelle à vous fournir mais c'était ainsi. 


L'allaitement : les rebondissements


Au-delà des premiers jours de "mise en route" à la maternité, j'ai connu un "petit rebondissement" lorsque Milo avait un mois : j'ai attrapé le Covid... Même si je n'ai pas été malade, j'ai totalement perdu le goût et l'odorat (je vous parlerai de mon expérience Covid dans un article dédié car j'ai beaucoup de choses à dire). L'anosmie et l'agueusie sont des symptômes vraiment chiants pour n'importe qui mais quand on vient d'avoir un bébé, nos sens ont une autre importance et permettent aussi de créer un lien avec notre bébé, tout en développant notre "instinct" (j'entends par là "se connecter à lui", sentir quand il a besoin de nous, quand il a besoin de boire/manger, ...). Je me sentais réellement handicapée et je n'utilise pas ce mot à la légère. C'était un réel problème de ne pas sentir s'il fallait changer sa couche (heureusement, je notais tout au départ et en plus, il était bien réglé pour ça 💩), s'il avait régurgité et tout simplement, de ne pas pouvoir respirer l'odeur de mon fils... Néanmoins, la connexion s'est faite car ça ne dépend pas que de nos sens. L'instinct est parfois déjà là, se développe et quand mon bébé avait faim, j'avais une montée de lait les secondes qui précédaient ses pleurs. Si je parle du Covid dans mon article concernant l'allaitement, c'est parce que je me suis demandée si je devais garder mon bébé avec moi malgré cette maladie (j'étais isolée du reste de la maison dans ma chambre). A ce moment de la pandémie, on ne savait pas encore quels étaient les risques pour les bébés, ni pour les femmes enceintes et allaitantes ou du moins, on n'en parlait pas. J'ai donc appelé ma sage-femme et elle m'a dit de poursuivre absolument l'allaitement si j'en étais capable, dans la mesure où mon bébé auraient un maximum d'anticorps de ma part et que ça ne pouvait pas lui faire de mal, au contraire. Je ne saurais jamais si Milo l'a attrapé ou pas, je pense que oui car nous étions beaucoup ensemble. 


Aux 6 mois de Milo, j'ai commencé à sentir une masse très douloureuse et dure dans mon sein gauche.

C'était très différent des douleurs que l'on peut ressentir à la suite d'une grosse montée de lait et en plus de ça, j'avais remarqué que mon fils me "pinçait" le sein lorsqu'il buvait depuis plus de 24h. Forcément, j'avais des canaux lactifères bouchés et je faisais une mastite. Un samedi, j'ai commencé à faire de la fièvre et à me sentir mal, j'ai tout de suite pensé à la mastite car une blogueuse que je suis en avait fait une peu de temps avant. Mon mec pensait à la même chose et je suis allée voir un médecin.

A cet instant, j'ai vraiment eu peur de devoir arrêter l'allaitement car ça peut être l'issue. Sauf que prise à temps, une mastite se soigne vite et bien avec un antibiotique et des lavages à l'alcool. J'ai pu continuer et heureusement ! Je crois que j'aurais été triste de devoir tout stopper là... En plus, je trouvais que l'allaitement était vraiment pratique.

Il n'empêche que certains jours, je ressentais le besoin d'arrêter l'allaitement car j'avais peur que ça joue dans le fait d'être un peu "isolée" socialement. 

J'entends par là que je ne pouvais pas boire autant que je le voulais (même si ce n'était pas abusé) ou fumer une clope ou tout simplement dormir ailleurs que chez moi sans mon bébé car j'étais persuadée qu'il avait besoin de moi et qu'il n'allait pas bien dormir s'il ne tétait pas, qu'un autre lait que le mien serait le bienvenu le plus tard possible, et que c'était parfois contraignant de tirer mon lait. De ce fait, je limitais un peu l'éloignement avec Milo... Et à d'autres moments, je n'avais qu'une envie c'était de profiter à fond de mon bébé car j'en avais la possibilité pour une durée déterminée.

Je me rappelle d'une fois, quand il avait 8 ou 9 mois, j'avais l'impression qu'il en avait marre. Il était hyper distrait en tétant, il ne semblait plus en avoir envie (contrairement aux aliments solides qu'il adorait). J'ai pensé arrêter à ce moment mais j'ai tout simplement supprimer la tétée du midi (je ne sais pas pourquoi je l'avais gardée... Sûrement parce que c'était recommandé par un calendrier de la diversification alimentaire et qu'ils sont tous différents). Une fois qu'on a gardé la tétée du matin et celle du soir, c'était reparti !


L'allaitement : Comment ça s'est terminé ? 


En décembre, j'ai connu une période compliquée entre la perte de ma grand-mère et des soucis familiaux. J'ai passé quasiment 3 jours sans réussir à manger. A ce moment-là, j'ai senti que mon corps produisait moins de lait, c'était flagrant. J'ai quand même essayé de remettre la machine en route en mangeant mieux, en buvant beaucoup d'eau et en me reposant mais je crois que le "mal" était fait. De plus, comme Milo avait un bon rythme de sommeil à cette période, je n'ai pas tenté de le faire téter davantage pour relancer ma production de lait (peut-être que j'aurais dû faire ça ?) Petite confidence : j'ai eu mes règles à ce moment là, alors que je ne les avais pas depuis mon "retour de couche" (sauf une fois mais c'était vraiment pas grand chose)(là, ça a duré 10 jours...).

Puis, dans la mesure où nous prévoyions de fêter nouvel an chez nous, Milo allait passer 24h chez ma mère (ça n'avait pas pu se faire avant car ma mère s'est retrouvée embêtée avec un problème de santé persistant et de ce fait, même si on a bien bougé avec lui, Milo n'a jamais été gardé par quelqu'un d'autre que son père et moi la nuit). Je savais que je n'arriverais pas à tirer assez de lait pour cette période et que c'était l'occasion de le passer au lait maternisé. On a testé quelques jours avant Nouvel An, lorsque j'ai passé une soirée chez ma tante et que Milo est resté avec son père. Hormis le fait qu'il ait mis du temps à s'endormir, il n'y a pas eu de différence. Lors de la soirée du 31 décembre, j'ai dit à ma mère "j'espère que ça va aller..." et elle m'a très justement répondu de ne pas m'en faire et que si ça se passait "mal", ils allaient gérer et c'est tout. Ça s'est bien passé aussi. 

Le lendemain, même si Milo était content de me retrouver, il n'a pas semblé déboussolé pour autant et même s'il n'a pas voulu boire son biberon avec moi, il l'a bu avec son père sans problème et avec moi les jours suivants. 

Je lui ai donné une dernière tétée dans sa chambre le 2 janvier, histoire de terminer ce chapitre (même si je lui avais donné un biberon avant) et je n'ai pas pleuré, moi qui croyais y passer ! 

Je pense que c'est arrivé au bon moment, non pas que je n'avais plus envie mais c'était maintenant que ça devait se terminer, aussi bien pour moi qui avais envie de retrouver un peu plus de "liberté" (même si j'ai adoré me consacrer à l'allaitement !) et pour lui qui devient plus indépendant et plus "détaché" de moi. 


Mon avis personnel sur l'allaitement : avantages & inconvénients

Comme précisé dans le titre, c'est un avis qui n'engage que moi. Certaines familles ne vont y voir que des avantages/inconvénients et d'autres ne se sentent même pas concernées donc vraiment, n'y voyez aucun jugement, ce n'est que mon point de vue et le résultat de mon expérience (expérience qui sera différente d'une famille à l'autre).

Les avantages de l'allaitement  

Incontestablement, l'allaitement est le meilleur moyen de nourrir votre bébé avec un aliment qui lui correspond au mieux et qui s'adapte en fonction de plein de paramètres (température extérieure, santé, poussées de croissance, ...). C'est prouvé scientifiquement et je n'ai aucun autre argument à ajouter, vous ne ferez que du bien à votre bébé si vous lui faites boire votre lait (sauf si vous vous droguez, mais ça c'est un autre problème à gérer). En parallèle, l'allaitement permet de voyager plus "léger", de ne pas se charger avec les bouteilles d'eau, le biberon à stériliser et le lait en poudre. Ça permet de sortir de chez soi plus facilement "sur un coup de tête" et plus longtemps car vous avez l'essentiel sur vous. Pour ma part, j'ai trouvé ça plus simple aussi pour les nuits car je n'avais pas à descendre dans la cuisine pour préparer un biberon. Et puis, je trouve que l'allaitement offre des moments très plaisants (du moins, moi j'ai adoré). Je ne vais pas dire que grâce à l'allaitement, vous créez plus de liens avec votre bébé car ça, vous pouvez aussi le faire avec un biberon, de l'amour et des interactions 😉 Il parait aussi que l'allaitement permet au corps de se remettre plus facilement de l'accouchement et de la grossesse (l'utérus reprend sa forme plus vite et de façon moins douloureuse) et j'ai pu constater que le sommeil était plus réparateur lorsqu'on allaitait, grâce à la sécrétion d'une hormone qui permet de tomber plus rapidement en sommeil profond. C'est vrai que j'étais rarement fatiguée, hormis les fois où Milo faisaient des nuits affreuses ah ah.


J'ai mis cette photo pour illustrer les "inconvénients" de l'allaitement car ma nuisette est pleine de tâches de lait ah ah !

Les inconvénients de l'allaitement

Très honnêtement, et ce n'est que mon propre avis, je n'ai jamais "mal vécu" l'allaitement, dans le sens où je trouvais ça plus pratique pour les réveils nocturnes et les sorties improvisées. En revanche, c'est vrai qu'on peut moins déléguer quand on allaite exclusivement et que l'on doit penser à tirer son lait si on passe le relai. Il faut aussi faire attention à ce que l'on mange/boit : ne pas boire trop de café, d'alcool, ne pas manger trop d'agrumes & sources de vitamines C ou des aliments très épicés, fumer de façon trop intense ou trop rapprochée des tétées, ... Mais même si c'est une "contrainte", j'ai accepté que c'était une période comme ça et qu'elle aurait une fin. La petite contrainte que j'ai rencontrée au début, c'était pour m'habiller car j'avais pris pas mal de poitrine et des bras, j'avais encore du ventre donc difficile de conjuguer style, confort et praticité pour allaiter mais on s'y fait vite. Je vous avais écrit un article intitulé Mes tenues idéales pour allaiter, ça vous inspirera peut-être si vous voulez être "bien habillée" tout en étant à l'aise et que ce soit pratique pour nourrir votre bébé au sein. Bon et sinon, certaines ont des crevasses, je n'ai eu qu'une mastite sur laquelle j'ai réagi assez vite. Je n'ai donc pas eu à me plaindre concernant les désagréments liés à l'allaitement. J'ai eu la chance de ne pas subir les regards insistants des gens quand j'allaitais en public et ça, je sais que ce n'est pas donné à tout le monde (je n'ai eu que quelques remarques un peu chiantes quand j'ai dépassé les 6 mois d'allaitement mais j'ai pris sur moi et je gardais en tête que c'était mon choix, que je faisais de mon mieux et que ça ne pouvait pas faire de mal à mon fils). 


Voilà un récap de ces 10 derniers mois d'allaitement en photo, de la première vraie tétée à l'hôpital à son biberon de lait maternisé !


J'espère que cet article vous aura plu. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser. De même, si vous avez juste besoin de parler à quelqu'un de "neutre", je suis là. Je ne vais pas vous donner de conseils, je vous recommande juste de demander de l'aide quand vous en ressentez le besoin et de ne pas vous "oublier", dans le sens où si vous avez envie d'allaiter pendant 2 ans, c'est super ! De même que si vous avez envie d'arrêter car vous avez ras le bol, c'est votre droit. Je ne vais pas non plus vous dire "n'écoutez pas les gens" car il y en a qui sont vraiment bien attentionnés et qui partageront des infos importantes avec vous. De toute façon, les gens pénibles et mal intentionnés sont vite identifiables 😉 
Excellente soirée à vous ! 

Manon

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