Accouchement : Comment j'ai vécu la césarienne ?
En septembre 2021, plusieurs mois après la naissance de Milo, je vous parlais de mon accouchement en insistant sur l'expérience du déclenchement.
Je vous remets le lien de mon article ici si jamais vous souhaitez le (re)lire : "Accouchement : comment j'ai vécu le déclenchement"
Vous le savez si vous me suivez, j'ai mis au monde un deuxième petit garçon le 31 janvier 2025, par césarienne cette fois. C'est drôle car en relisant mon article sur le déclenchement, je constate que j'avais une peur panique d'accoucher par césarienne, que ça représentait un échec pour moi car un manque de participation lors de l'accouchement et que ça m'aurait embêtée de n'avoir qu'un seul accouchement et qu'il soit par césarienne. Je pense d'ailleurs que si je n'avais eu que cet accouchement, j'aurais gardé une pointe de déception mais passons et entrons dans le vif du sujet.
Mon arrivée à l'hôpital
Le 31 janvier 2025 vers 19h30, je suis arrivée à l'hôpital après avoir appelé Nico qui y bossait ce soir-là. Je lui ai demandé s'il y avait du monde au bloc obstétrical et s'il pouvait demander un avis médical avant de me déplacer (je suis cette meuf qui a peur de déranger pour rien) car depuis plusieurs jours, j'étais épuisée à un point inimaginable, j'aurais pu dormir toute la journée. Mes glycémies étaient instables (soit dans le rouge après le repas, soit dans le vert mais je me payais une hypoglycémie de l'enfer une heure après), j'étais de nouveau malade comme un chien (j'avais l'impression de ne rien digérer, que tout était trop lourd, trop sucré, trop gras, trop fort en goût) et j'avais une gêne à l'œil droit depuis le début du mois de janvier qui persistait. Quand j'en avais parlé à ma sage-femme lors de ma dernière visite de contrôle, elle m'avait dit qu'elle ne savait pas ce que ça pouvait être mais que ça pouvait être lié à une prééclampsie si jamais c'était associé à d'autres symptômes. Elle m'a conseillé d'aller au bloc obstétrical si j'avais un doute et c'est pour ça que j'y suis allée à la fin du mois, soit une dizaine de jours après. En arrivant vers 19h45, la sage-femme a tout de suite vérifier s'il y avait d'autres signes d'une éventuelle prééclampsie (j'en avais eu une pour Milo, il était probable d'en développer une aussi pour cette grossesse). Rien à signaler, tout était ok de ce côté. En revanche, au monitoring, le rythme cardiaque du bébé était très rapide, la sage-femme me l'a fait remarquer. J'ai changé de position, elle a baissé l'intensité de la lumière pour que je me détende, elle a enlevé le monitoring pour que je puisse marcher et aller aux toilettes mais rien ne changeait, son rythme était rapide. Personne ne m'a inquiétée avec ça donc je pensais que ce n'était pas grave (et j'avais en tête que les petits cœurs, ça battait vite) et que dans une heure, je serai de retour chez moi. Finalement, la gynécologue arrive. La même qui m'a déclenchée 4 ans plus tôt ! Elle me dit très cash qu'elle est embêtée, qu'elle ne sait pas trop comment interpréter cette tachycardie et que ça peut être un problème cardiaque, une infection ou rien du tout, mais qu'en obstétrique on ne veut prendre aucun risque et qu'elle me garde pour une césarienne en urgence.
Le choc, je ne m'attendais pas du tout à cette annonce.
Je pensais à tort que pour un deuxième enfant, le passage était fait et que ce serait plus simple, je m'étais préparé à plein d'éventualités mais pas à celle-ci (alors que ça me travaillait beaucoup lors de ma première grossesse en revanche). En plus, j'avais des contractions depuis décembre (chose que je n'avais pas eu pour Milo) donc j'étais presque certaine que ce bébé me ferait perdre les eaux et qu'il arriverait très rapidement. Eh bien non !
La césarienne : comment ça se passe ?
Bref, je n'ai pas réalisé tout de suite ce que j'allais vivre, d'autant que tout s'est passé dans l'urgence. Une fois que la gynéco a terminé de m'expliquer, je vois plusieurs soignantes entrer dans ma chambre. L'une prononce "césarienne code orange", l'autre parle de me poser une sonde, moi je demande si mon conjoint peut être présent car selon les hôpitaux, les équipes et l'urgence de la situation, ce n'est pas toujours le cas. On me rassure tout de suite en disant que oui, mais qu'il faut qu'il se dépêche.
Je rappelle Nico qui était retourné à son poste (il l'avait juste quitté le temps de m'accompagner mais il fallait bien retourner bosser car tout semblait aller pour le mieux), je lui dis "il faut que tu viennes tout de suite" (je pense que l'inquiétude se sentait dans ma voix), il arrive, on est en train de poser ma sonde, je lui explique que je vais avoir une césarienne. Finalement, ce bébé que je sentais pressé d'arriver et que je ne pensais pas aller jusqu'au terme (prévu le 11 février) allait bien sortir en janvier comme je l'imaginais depuis le début.
J'enlève tous mes bijoux (je ne sais pas pourquoi ce jour-là précisément, j'avais décidé de ressembler à Barracuda), je les mets dans un pot qu'on me donne, ça ressemble à ceux des analyses d'urine, c'est à ça que je pense à cet instant en y rangeant mes colliers, bagues et boucles d'oreilles.
La sonde est posée, Nico est là, on nous explique qu'on va me conduire au bloc et qu'on va me faire une rachianesthésie, que Nico pourra rentrer dans le bloc après ça, quand ils seront prêts à ouvrir.
On pousse mon lit jusqu'au bloc, je retrouve la gynécologue de tout à l'heure et tout le reste de l'équipe qui sera là pour la naissance de mon fils. L'anesthésiste se présente, il s'appelle Arunas et il me demande si on m'a expliqué comment se passait une rachianesthésie. Je lui dis que je ne sais plus du tout, que je suis perdue et que j'ai peut-être simplement oublié. Il me réexplique calmement, sa voix est reposante, ça me détend. Je fais le dos rond en m'asseyant sur le bord, il me dit que je vais sentir comme une piqûre de moustique à l'endroit où il a son doigt dans le bas de mon dos.
L'une des soignante, je ne sais plus si c'était l'IBOD ou la sage-femme, est très douce avec moi, elle me rassure car je me mets à pleurer, elle me tient la main car j'ai peur pour mon bébé et que "je ne comprends pas ce qui se passe". Elle me dit que j'ai une très bonne équipe avec moi, que le papa va bientôt pouvoir entrer, que mon bébé sera bientôt là et que tout va bien se passer.
L'anesthésiste me pique, je n'ai pas mal, on m'allonge tout de suite après et en même temps qu'il m'explique ce qui va se passer, je ressens très rapidement les effets. J'ai une sensation de chaleur dans le bas du corps, j'ai la nausée, on installe un arc de cercle devant moi pour cacher ce qui se passe sous ma poitrine et je sens qu'on touche le bas de mon ventre. L'anesthésiste me demande si je sens le froid, je réponds que non et il rétorque que c'est normal, la sensation de chaud ou de froid est la première que l'on perd dans ce cas-là.
Pendant le quart d'heure où on me prépare avant de m'ouvrir, je sais que tout le monde me parle mais je ne me rappelle pas grand chose, sauf que tout le monde est très gentil et qu'on cherche à me détendre.
Nico est à côté de moi, on m'ouvre rapidement après.
Je sens tout sans avoir mal, j'entends des bruits étranges mais aussi l'équipe qui discute, on me dit de pousser, je pousse tout en sachant que c'est pour le folklore et que ça ne sert pas à grand chose mais bon, j'apprécie qu'on me fasse participer un minimum ah ah.
Quelques secondes après, j'entends un bruit de bébé, c'était ça le plus étrange : découvrir sa voix d'un coup sans le sentir passer et sans le voir. J'entends un pleur et la gynécologue qui dit que la tête est sortie. Je demande à Nico de se lever pour regarder, histoire que l'un de nous puisse voir ce qui se passe. Peu de temps après, il coupe le cordon, on pose notre bébé sur moi, tout va tellement vite...
Jonas est né, il est vu par une pédiatre pour vérifier qu'il n'a rien de grave et visiblement, ça va.
Juste après, il part avec Nico en peau à peau car je dois être refermée et emmenée en salle de réveil.
Pendant quelques minutes, l'anesthésiste me parle, il me demande d'où nous est venue l'idée du prénom Jonas pour notre fils. Je lui explique que c'est un prénom que j'aime depuis longtemps, que ça me fait penser à une chanson de Weezer (que Nico adore) et que le concert de ce groupe est le premier cadeau d'anniversaire que je lui ai offert l'année de notre rencontre. Qu'après plusieurs semaines, il a été convaincu et qu'on trouve ce prénom très beau et original, sans être exubérant.
Il m'explique qu'il est lituanien et que Jonas, c'est son deuxième prénom, que c'est très courant dans son pays car ça signifie Jean et que la St Jean, c'est la plus grosse fête nationale là-bas (c'est marrant car en ce moment, je regarde justement une série Netflix qui se passe pendant la St Jean dans un pays Scandinave). Comme il a été si gentil avec moi, je trouve ça particulièrement chouette que le prénom de mon fils m'évoque le souvenir de cet homme.
Je pars en salle de réveil, l'anesthésiste et l'infirmier anesthésiste viennent très régulièrement me voir, ils me mettent du chauffage car je tremble énormément (apparemment, c'est typique de ce que je viens de vivre) et je pense à tout ça, en essayant de réaliser... Après ça, je pars dans une salle et je rejoins Nico et notre fils ♥
Et maintenant, qu'est-ce que je pense de la césarienne ?
Je pense que pour avoir un véritable avis sur la question, il fallait que j'y sois confrontée, tout simplement. Je vais être honnête et transparente, comme à mon habitude : bien-sûr que j'aurais préféré un accouchement voie basse qui se passe hyper bien, si possible dans l'eau et sans péridurale ah ah... mais les choses ne se passent pas toujours comme prévu et c'est aussi ça qui rend la vie plus enrichissante. J'aurais eu le loisir d'avoir deux accouchements très différents et je me dis souvent que ce que je voulais vraiment, c'était un bébé en bonne santé et je l'ai. Évidemment, j'ai mis un moment à atterrir, à réaliser, à comprendre ce qui s'était passé. Je trouve que même si je n'ai pas beaucoup participé à mon accouchement, c'était un beau moment, j'étais bien entourée et une fois que j'ai su que Jonas allait bien, j'ai transformé tout ça en un beau souvenir.
Pour ma part, je trouve que la récupération physique après une césarienne est plus difficile qu'avec un accouchement par voie basse, malgré le fait que j'ai eu une déchirure lors de mon premier accouchement par exemple. Le fait de "ne plus avoir d'abdo" me gêne pour me lever, ça rend les choses plus douloureuses ou complexes mais bon, c'est passager. Nous verrons bien comment je récupère dans le temps mais j'ai au moins la chance d'avoir pu me remettre vite debout, de ne pas avoir de problème urinaire ou de transit, je n'ai aucune infection et ça cicatrise normalement. J'avoue que les piqûres dans le ventre ne sont pas très agréables, j'en garde des traces aussi. Et même si je sais qu'il va falloir du temps à mon corps pour récupérer, je suis reconnaissante de ce qu'il a fait, de sa capacité à se remettre et même qu'il garde une "trace visible" de mon accouchement.
En gros, je m'estime très chanceuse d'avoir vécu une nouvelle expérience dans ma vie et qu'on aille tous bien, d'autant que tout ça, c'était pour la bonne cause !
Manon
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