La maternité, deuxième round

Lors de ma première grossesse, j'ai énormément partagé ce que je vivais avec vous, ici et sur Instagram. J'avais même rédigé de nombreux articles sur ma grossesse et mon accouchement ici, d'autres articles sur mon expérience de l'allaitement, ou encore des articles sur mon humeur et mon post-partum. Certains y verront de l'impudeur, moi je vois surtout une discussion entre femmes qui y trouvent un moyen de s'entraider. Je ne vais pas vous mentir, c'est grâce aux blogs et aux expériences des autres femmes que j'ai évolué, appris et essayé d'autres choses. J'y ai trouvé tellement de réponses et de façons de me rassurer que j'ai eu envie de faire pareil. Alors bien sûr, il y a toujours des gens à qui ça ne plaît pas mais qu'importe, ça me fait du bien et je sais que ça aide d'autres femmes.

Je disais donc qu'en tombant enceinte de Milo, j'avais beaucoup parlé de ma grossesse et de la maternité ici. C'était une découverte pour moi, ça a soulevé beaucoup de questions, de sentiments nouveaux et même de problématiques parfois. Ajoutez à cela que je me sentais un peu seule au milieu de ce tourbillon, j'avais donc plus que jamais besoin de vider mon sac. Aujourd'hui encore, j'ai des interrogations concernant mon fils, des tourments aussi... mais comme ça le concerne aussi, que ça a rapport avec sa personnalité ou sa santé, je refuse de rendre ça publique. Néanmoins, j'en parle à des personnes ressources et je continue à prôner la parole pour trouver des solutions et du réconfort ♥

Cette fois, pour mon deuxième enfant, les choses sont assez différentes et c'est de ça que j'avais envie de vous parler aujourd'hui.

Le projet d'un petit dernier

Lorsque Nico et moi nous sommes mis ensemble, il avait déjà des enfants et était plus âgé que moi. Ce qui fait que la question d'avoir un enfant ensemble a dû se poser rapidement mais qu'elle n'a pas été simple à résoudre. Autant dire qu'après avoir eu Milo, je ne pensais pas du tout que nous aurions un autre bébé. En huit ans tous les deux, on a traversé pas mal de choses, belles ou moins belles, toujours est-il qu'on en est ressorti encore plus amoureux et soudés. Etonnamment, c'est Nico qui a abordé le sujet d'avoir un petit dernier et j'ai évidemment sauté sur l'occasion (et sur lui ah ah)(on peut rire hein). 


Mes deux grossesses : les différences

La grossesse en elle-même était beaucoup plus difficile pour Jonas que pour Milo. Non seulement parce que j'avais 4 ans de plus, que j'avais déjà un enfant en bas âge mais aussi parce que j'étais très malade pendant plus d'un trimestre (au point de prendre un traitement : je suis passée du Primperan au Donormyl) mais aussi extrêmement fatiguée (on va dire que seuls les 5ème et 6ème mois étaient plus "relax"). J'ai également eu du diabète gestationnel qui a enlevé le peu de légèreté qui me restait concernant cette période sensée être plutôt chouette. Même si je mangeais déjà plutôt équilibré habituellement, je devais faire encore plus attention à mon alimentation (tout en respectant les mesures recommandées aux femmes enceintes), je devais limiter les quantités, prendre sur moi concernant les fringales, vérifier ma glycémie quatre fois par jour à des heures régulières mais aussi me piquer à l'insuline avant chaque repas et au coucher. Il faut le reconnaître, c'était très pesant. Tout au long de ma grossesse, je n'ai jamais réussi à stabiliser ma glycémie, l'équipe qui me suivait à l'hôpital a dû augmenter progressivement mes doses d'insuline, passant de 8 Unités d'Insuline Lente au coucher à 44 à la fin et de 6 Unités d'Insuline Rapide pendant les repas à 40-44 à la fin. Quand j'étais dans le vert après les repas, j'étais quasiment certaine de me payer une crise d'hypoglycémie dans l'heure qui suivait et dans ce cas, j'étais en sueur, je n'avais plus aucune énergie et j'avais envie de manger tout le sucre présent dans ma maison. Pas très fun et en plus, ça m'inquiétait beaucoup pour mon bébé évidemment. Après, j'essaie vraiment de ressortir du positif de tout ça : j'ai été hyper bien suivie par l'équipe de CARDEO de l'hôpital de Boulogne sur mer, je tiens encore une fois à les remercier pour ça. Je sais aussi qu'avec cette expérience, j'ai de fortes chances de développer un diabète de type 2 plus tard et de ce fait, il faut que je continue à faire attention à mon alimentation et que je compense le fait d'avoir un métier sédentaire avec la pratique du sport de façon plus intense. Autre point positif à mon âge à cause du (grâce au) diabète gestationnel : j'ai pris moins de poids qu'à ma première grossesse (environ 15kg contre 22 à Milo il me semble).

En parallèle aux questionnements sur ma santé et celle du bébé, j'avais de nouvelles interrogations avec cette grossesse à savoir : est-ce que j'allais aimer autant mon deuxième enfant que mon premier (apparemment, question universelle ah ah) ? Est-ce que Milo allait trouver sa place ? Est-ce que mon mec et moi allions conserver cet équilibre qu'on avait trouvé ? Bref, plein de petites inquiétudes qui ont fini par passer dès les premiers jours de Jonas.


Le congé maternité en tant qu'auto-entrepreneur

Je vous avais rédigé un article sur l'administratif autour de la maternité et je vous invite à le relire si vous attendez un enfant ou que vous prévoyez une grossesse. J'y parle du congé maternité dans les grandes lignes car à l'époque, j'étais salariée et mon salaire était maintenu à 100%, payé par la CPAM. Cette fois, c'était autre chose car j'étais auto-entrepreneur ! Quelle galère pour avoir quelqu'un au téléphone qui tient le bon discours sur la marche à suivre... J'ai eu 10 interlocuteurs et pas 2 qui disaient la même chose, j'ai fini par croiser les doigts en faisant au mieux et ça a fonctionné donc voici la marche à suivre ah ah : Comme pour n'importe quel statut (salarié ou pas), vous devez déclarer votre grossesse auprès de votre assurance maladie au début de votre grossesse (dans les 12 ou 14 semaines). Je vous recommande ensuite de prendre un RDV physique à la CPAM proche de chez vous pour qu'une personne vous explique et au préalable, pensez à imprimer vos attestations URSSAF (en gros, prenez note de votre chiffre d'affaires des trois dernières années). Pour préparer au mieux ce rendez-vous, voici le carnet maternité de la CPAM qu'il faut télécharger et imprimer (une partie sera à remplir) et les conditions pour prétendre à ce congé maternité (que je copie-colle du site espace-autoentrepreneur car c'est très clair) : 

Normalement, vous avez deux indemnités différentes en tant qu'auto-entrepreneur pour le congé maternité : l'Indemnité Journalière d'Interruption d'Activité (c'est ce qui remplace votre salaire et qui vous sera versée deux fois par mois par la CPAM) et l'Allocation Forfaitaire de Repos Maternel (qui sera versée au début du congé et après la naissance de l'enfant). Ces sommes diffèrent selon vos revenus des trois dernières années.


La durée du congé maternité quant à elle est variable, dans le sens où elle dépend à la fois de votre situation personnelle (nombre d'enfants à charge, ce qui inclut les enfants du conjoint si vous êtes sur le même foyer fiscal par exemple), de votre volonté (il y a un minimum et un maximum à prendre mais c'est vous qui décidez de la durée exacte de votre congé) et par la force des choses de vos capacités financières (moi j'avais droit à 6 mois, j'en ai pris 3 sinon, je perdais trop d'argent). 


Mes deux accouchements différents

Pour Milo, j'étais hyper dynamique jusqu'à la veille de mon accouchement ! Je n'avais ni douleur, ni baisse d'énergie ni problème particulier donc je faisais plein de choses (je galérais juste à mettre mes chaussures ah ah) et je n'avais pas eu de contraction du tout. Je me suis rendue à ma visite le jour du terme (le 12 février) et ils ont commencé un processus de déclenchement (d'abord mécanique toute la nuit, puis chimique le lendemain matin) à cause d'une prééclampsie. J'ai accouché par voie basse le 13 février 2021 et malgré les aléas, j'en garde un merveilleux souvenir ! 

Pour Jonas, j'ai eu des contractions dès le mois de décembre et j'étais complètement usée... Le terme était prévu le 11 février et j'étais persuadée qu'il allait naître en janvier, qu'il "voudrait sortir avant" car j'avais la sensation que j'allais perdre les eaux dès que je me levais ou que je faisais un tout petit effort (qui me coûtait beaucoup). Finalement, le temps passait et pas de signe de début de travail, juste une énorme fatigue de plus en plus intense, des nausées et vomissements de nouveau présents, des glycémies instables, une gêne à l'œil droit et un mauvais pressentiment. Bref, je n'allais pas bien, ça s'accentuait depuis plusieurs jours et j'ai décidé, dans le doute, de me rendre au bloc obstétrical, pensant refaire une prééclampsie. Finalement, pas de prééclampsie à déclarer mais un bébé tachycarde qui m'a valu une césarienne en urgence. Quand la gynécologue m'a annoncé ça alors que je pensais rentrer chez moi dans l'heure, je n'ai pas compris. En fait, je n'avais pas du tout envisagé une césarienne (je n'idéalisais pas pour autant mon deuxième accouchement mais je pensais à tort qu'il serait sûrement plus simple que le premier). Bref, le fait d'avoir déjà vécu un autre accouchement me permet de vraiment relativiser sur celui-ci mais surtout, le fait d'avoir été si bien entourée (coucou chéri) et accompagnée par une équipe de soignants vraiment géniale, ça compense la mini déception que j'ai pu ressentir à un moment. Déception qui a littéralement disparu quand j'ai su que mon bébé allait bien. 

Je vous raconte ma césarienne dans cet article.


Le post-partum

Aujourd'hui, je me sens franchement bien et apaisée. J'ai accouché le 31 janvier 2025 d'un petit garçon magnifique et calme qui me change la vie sans la bouleverser de façon "négative". Alors bien-sûr, ce n'est que le début, je sais que tout peut changer mais je profite au jour le jour, je suis beaucoup moins anxieuse qu'à Milo, j'ai aussi fait comprendre à mon entourage que je fonctionnais beaucoup au feeling et que c'est ce qui me semblait le mieux (même si je garde en tête certaines leçons apportées par ma première maternité). Enfin, je sais qu'à l'époque de Milo, nous avions des problèmes personnels à régler et que ça a clairement perturbé son accueil. Même si ça me fait mal au cœur pour lui aujourd'hui et que nous avons des ajustements à faire, je sais que ce n'est pas le cas de Jonas qui a été accueilli dans les meilleures conditions et ça ne sera que positif pour lui plus tard (trouver sa place au sein d'une famille étant primordial pour s'épanouir je trouve). Le fait d'être tous plus sereins rend les choses plus faciles et agréables, le fait que ce soit un deuxième aussi, même si ça ajoute plus de boulot évidemment. Je constate aussi que le lâcher-prise fait beaucoup de bien. Nico a pris le relai à la maison sans que je ne lui demande quoi que ce soit, les personnes qui m'ont rendu visite à la maison ont toutes apporté quelque chose pour participer sans même qu'on ne leur réclame, la répartition des tâches ménagères est plus équitable et c'est aussi lié au fait que Nico ait pu avoir plus de temps à la maison qu'à l'époque où Milo est né. De mon côté, même s'il m'arrive de gérer un repas de temps en temps, de passer un coup de balai tous les jours et de m'occuper quasi exclusivement du bébé (je l'allaite et je suis seule à me lever la nuit, c'est un peu le deal que nous avons pour que Nico reste en forme pour le boulot et le reste, ça me va très bien), c'est beaucoup plus simple car mieux réparti ! Il faut dire aussi que ma mère est en retraite et que même si j'évite de la solliciter à tout va, je sais qu'elle est là si besoin et c'est bien de savoir qu'on a des gens sur qui compter. Côté "humeur", on est donc sur quelque chose de très positif pour le moment, d'autant que je ne me sens pas épuisée malgré les réveils nocturnes (aussi grâce à l'allaitement qui, je trouve, facilite les choses). Côté "récupération physique", c'est un peu plus douloureux que pour mon accouchement précédent mais bon, je trouve que je m'en sors bien quand même. Je bois beaucoup d'eau pour l'allaitement, je ne mange pas comme un ogre mais je ne me mets pas au régime non plus (et le fait de ne plus avoir de diabète permet de me faire un peu plus plaisir quand j'en ai envie). Dimanche dernier, ma grand-mère m'a apporté une poule au pot et du bouillon pour m'aider à récupérer, je trouve que c'est une merveilleuse attention ♥ J'ai beaucoup de personnes attentionnées autour de moi et c'est une véritable chance.

Je tiens à remercier toutes les personnes qui m'entourent au quotidien et aussi, tous les soignants qui se sont si bien occupés de moi à l'hôpital de Boulogne sur mer. Les services de maternité, pédiatrie, le bloc obstétrical et ceux qui m'ont fait passer les examens pour que je puisse sortir. Les infirmières & puéricultrices, les auxiliaires, la gynécologue, l'interne en médecine, l'anesthésiste et l'infirmier anesthésiste, tout le monde était aussi gentil que rassurant, vous m'avez tous très bien accompagnée !

Et puis, il faut le reconnaître, Jonas est un bébé très sage, il est très apaisant et pour l'instant, il ne me coûte pas beaucoup d'énergie, c'est beaucoup beaucoup d'amour ! Je vous souhaite d'avoir un petit garçon aussi mignon et gentil dans votre vie. Moi j'en ai deux, je suis ravie et heureuse.

Manon

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